1

Placé au cœur de la demeure, cette vaste et magnifique pièce a été totalement restaurée en l’an 2000, à l’occasion du bicentenaire de l’institution préfectorale. Cette restauration a permis de rendre à la pièce sa blancheur initiale de laquelle se détachent la pierre marbrière des cheminées extraite du Haut-Jura ainsi que l’or de la bordure des miroirs, des luminaires en bronze ainsi que les détails des espagnolettes des fenêtres. La pièce est rythmée verticalement par une alternance d’arcades et de pilastres ioniques. Les arcades surmontent les portes-fenêtres ainsi que les miroirs qui les reflètent tandis que les cannelures des pilastres sont rudentées et ornées de branches de laurier du pouvoir. Les branches de laurier entrelacées qui ornent les doubles portes ont été initialement conçues par Victor Louis pour le palais royal de Varsovie. Ces portes sont surmontées par des putti qui diffusent l’encens de brûle‑parfums au moyen de branches de laurier. Au sol, le parquet en chêne présente une série de losanges assemblés qui se prêtent parfaitement à la forme elliptique de la pièce. Au sommet des pilastres, les chapiteaux sont reliés par de superbes guirlandes en bois sculpté (chacune est unique) et surmontés par un riche et puissant entablement dont la frise est ornée de feuilles d’acanthe. La rosace, richement ornée, reprend la forme ovale de la pièce.

2

Les cheminées

Ces cheminées en pierre polie du Haut-Jura ont fait l’objet de dessins préparatoires à l’échelle 1 de la main de Victor Louis. Elles reprennent à leur tour le motif symbolique du laurier du pouvoir. L’une des deux cheminées conserve la plaque d’origine aux armes du roi, marquée de la date d’achèvement du palais : 1777. Insuffisantes pour chauffer le vaste salon, ces cheminées étaient, à l’origine, complétées du côté des fenêtres par la chaleur provenant d’un poêle installé en sous-sol.

3

Les banquettes

Ces banquettes ont été livrées en 1818, sous Louis XVIII. Exécutées sur mesure pour la pièce, elles s’ajustent parfaitement aux différents espaces entre les pilastres. Le tissu d’origine était un « velours d’Utrecht bouton d’or ».

4

Le retour des déportés en 1945

En mai 1945, à la demande de Pierre Dumont, préfet de la Libération, Madame Marchand, directrice de la Croix rouge du Doubs, se rend au camp de concentration de Dachau afin de rapatrier et de soigner au plus vite les déportés comtois. Le 27 mai, à leur arrivée à Besançon, les plus valides sont reçus en Préfecture comme en témoigne cette photographie.

5

Aujourd'hui

Le Salon de Lacoré est le lieu des réceptions. Le Préfet organise ici, par exemple, la cérémonie des vœux, la cérémonie de remise des décrets de naturalisation, des remises de décoration comme à l’occasion de la visite officielle du Président de la République Emmanuel Macron en 2018. Un comité interministériel de la jeunesse a également eu lieu sous la présidence du Premier ministre en juillet 2015. Des concerts s’y déroulent occasionnellement dans le cadre d’événements culturels locaux, notamment le Festival de musique classique de Montfaucon. Des musiciens de l’orchestre Victor Hugo Franche-Comté ont également donné un concert lors de la Fête de la Musique 2019.